
La Banque nationale agricole (BNA) a vu ses créances classées en catégorie 4, considérées comme irrécouvrables selon la nomenclature de la Banque centrale, atteindre 3,7 milliards de dinars à la clôture de l’exercice 2024, contre 3,2 milliards un an plus tôt. Cela représente une hausse de 13,5 %, selon le rapport des commissaires aux comptes et les états financiers annuels de la banque arrêtés au 31 décembre 2024.
Le taux global des créances classées, c’est-à-dire les crédits dont le recouvrement est incertain, s’élève désormais à 22,45 % de l’ensemble des crédits octroyés à la clientèle. Dans ce contexte, le taux de couverture de ces créances par des provisions a reculé à 54,52 %, contre 60,51 % fin 2023, accentuant la vulnérabilité de l’établissement bancaire.
Cette détérioration des actifs a amplifié la pression sur les liquidités de la banque, dont le déficit a atteint 5,4 milliards de dinars à fin décembre 2024, contre 4,7 milliards un an auparavant, soit une aggravation de 14,6 %.
Les états financiers révèlent également un déséquilibre notable entre les ressources et les emplois. Les dépôts des clients s’élevaient à 12,7 milliards de dinars à la fin de l’année, alors que les crédits accordés atteignaient 13,5 milliards, creusant davantage l’écart structurel de financement.
Autre indicateur préoccupant : les garanties fournies par les clients en contrepartie des crédits obtenus ne s’élèvent qu’à 2,1 milliards de dinars, pour un encours brut total de crédits de 16,2 milliards. Cela signifie que plus de 14,1 milliards de dinars de prêts ne sont couverts par aucune garantie réelle, exposant la banque à un risque élevé en cas de défaut.
Malgré cette conjoncture tendue, la BNA a enregistré un résultat net de 254,6 millions de dinars en 2024. Le produit net bancaire s’est établi à 976 millions de dinars, tandis que les provisions pour risques sur crédits ont été estimées à 216,6 millions.
La Banque nationale agricole est une société anonyme au capital de 320 millions de dinars. Elle opère à travers 16 directions régionales et un réseau de 180 agences. L’État et les actionnaires publics détiennent 57,78 % de son capital, tandis que les personnes physiques en détiennent environ 23,69 %.
Montygo
21 avril 2025 à 16:45
Et tous ces impayés ou plutôt ces prêts non remboursés, on en fait quoi. C’est du tout bénéfice pour ceux qui les ont contractés et ceux peut-être qui les ont accordés…
On met ça dans la catégorie « pertes et profits » et ça passe comme une lettre à la poste…